La finance non bancaire : un danger silencieux menaçant la stabilité du secteur financier global
Le FMI tire la sonnette d'alarme concernant les risques systémiques que la finance non bancaire fait peser sur l'ensemble du secteur financier.
Le FMI tire la sonnette d'alarme concernant les risques systémiques que la finance non bancaire (fonds d'investissement, fonds de pension, fonds de dette, etc.) fait peser sur l'ensemble du secteur financier.
Contrairement aux banques, les activités de ces institutions sont peu encadrées par les régulateurs. L'utilisation de levier et la recherche de rendements élevés les exposent à des risques importants. La période actuelle d'instabilité financière, de hausse des taux et de resserrement du crédit laisse présager des pertes en cascade.
En effet, ces fonds de pension sont notamment exposés à la dette souveraine (qui s'est fortement dépréciée avec la hausse des taux d'intérêt), à la dette immobilière (dont la valeur s'effondre, en particulier pour les immeubles de bureaux), aux prêts étudiants (pas toujours remboursables) et aux marchés actions en général.
Comment des pertes sur la finance non bancaire peuvent-elles se propager à l'ensemble du secteur ?
Une interconnexion très forte
Si un fonds d'investissement faisait faillite, les banques qui ont prêté à ce fonds seraient directement impactées, puisque cette situation entraîne des pertes pour les banques et peut provoquer une réaction en chaîne dans le système financier.
La finance non bancaire est particulièrement exposée aux "junk bonds" (obligations pourries), des obligations à haut rendement émises par des sociétés ou des gouvernements présentant des risques de défaut élevés.
Les fonds d'investissement peuvent être confrontés à des problèmes de liquidité, en particulier lorsqu'ils investissent dans des actifs peu liquides ou difficiles à vendre rapidement (comme l'immobilier). Si un grand nombre d'investisseurs retirent leurs fonds simultanément, le gestionnaire doit vendre les actifs à des prix défavorables, ce qui entraîne des pertes pour les investisseurs restants et les institutions financières interconnectées.
Dans le cas de l'immobilier, la perte de valeur des actifs, servant de garantie pour les prêts, accentue les difficultés de refinancement pour l'ensemble des investisseurs.
La titrisation, qui consiste à regrouper différents types de dettes (prêts hypothécaires, prêts automobiles, créances sur cartes de crédit) et à les convertir en titres négociables vendus aux investisseurs sur les marchés financiers, propage les pertes à l'ensemble des marchés.
Les investisseurs sont exposés à travers des produits dérivés tels que les Credit Default Swap (assurance en cas de défaut d'un émetteur d'obligations), des swaps de taux d'intérêt impliquant des échanges de trésorerie entre les acteurs financiers, et des positions sur le marché des options.
À cause de la corrélation des actifs (actions de sociétés du même secteur, obligations souveraines de pays étroitement liés), les pertes sur un segment du marché peuvent rapidement se propager à d'autres segments et institutions.