Qu’est-ce que le contrôle de la courbe des taux (YCC) ?
Le contrôle de la courbe des taux (Yield Curve Control ou YCC) est une politique monétaire non conventionnelle qui vise à maintenir les taux d'intérêt à des niveaux cibles spécifiques.
Le contrôle de la courbe des taux est une politique monétaire non conventionnelle dans laquelle une banque centrale s'engage à maintenir les taux d'intérêt sur certaines échéances d'obligations gouvernementales à des niveaux cibles spécifiques. Le but de cette politique est de contrôler la courbe des rendements des obligations d'État pour influencer les conditions de financement à plus long terme dans l'économie et atteindre les objectifs de politique monétaire.
Le YCC est mis en œuvre en achetant ou en vendant des obligations d'État sur le marché secondaire. Si les rendements des obligations d'État augmentent et dépassent les niveaux cibles, la banque centrale achète des obligations pour faire baisser les rendements. À l'inverse, si les rendements baissent en dessous des niveaux cibles, la banque centrale vend des obligations pour les faire remonter.
La Banque du Japon (BOJ) a été la première banque centrale majeure à mettre en œuvre le YCC en septembre 2016. Dans le cadre de cette politique, la BOJ a fixé comme objectif un rendement d'environ 0% pour les obligations d'État japonaises à 10 ans. Cette politique vise à maintenir les taux d'intérêt à long terme bas pour stimuler l'investissement et la consommation, dans le but d'atteindre une inflation stable et une croissance économique soutenue.
Les effets négatifs à long terme du contrôle de la courbe des taux
Le contrôle de la courbe des taux (Yield Curve Control, ou YCC) peut avoir plusieurs conséquences négatives à long terme, en particulier si cette politique est maintenue pendant une période prolongée. Voici quelques-unes de ces conséquences potentielles :
Distorsion des prix des actifs : Le YCC peut entraîner des distorsions dans les prix des actifs en maintenant artificiellement bas les taux d'intérêt sur certaines échéances des obligations d'État. Cela peut fausser les signaux de prix sur les marchés financiers et rendre plus difficile pour les investisseurs d'évaluer correctement les risques et les rendements des différentes catégories d'actifs.
Risque de bulles d'actifs : En maintenant les taux d'intérêt bas, le YCC peut encourager la prise de risque excessive et la formation de bulles d'actifs, car les investisseurs cherchent des rendements plus élevés dans des actifs plus risqués. Si ces bulles éclatent, cela peut entraîner des perturbations sur les marchés financiers et des répercussions négatives sur l'économie réelle.
Effet de dépendance : Le YCC peut créer une dépendance des marchés financiers et des gouvernements à l'égard des taux d'intérêt bas. Si la banque centrale tente de normaliser sa politique monétaire en mettant fin au YCC, cela pourrait entraîner une volatilité accrue sur les marchés obligataires et des difficultés pour les gouvernements à financer leurs dépenses publiques à des taux d'intérêt raisonnables.
Détérioration du bilan de la banque centrale : Le YCC nécessite généralement que la banque centrale achète de grandes quantités d'obligations d'État pour maintenir les taux d'intérêt cibles. Cela peut entraîner une détérioration du bilan de la banque centrale, car elle détient un portefeuille croissant d'actifs potentiellement risqués. Si les taux d'intérêt augmentent ou si les prix des obligations baissent, la banque centrale pourrait subir des pertes importantes sur ces actifs.
Efficacité réduite de la politique monétaire : Le maintien du YCC pendant une période prolongée peut affaiblir l'efficacité de la politique monétaire en diminuant la sensibilité des taux d'intérêt à l'évolution des conditions économiques. Cela peut rendre plus difficile pour la banque centrale de répondre aux chocs économiques et d'atteindre ses objectifs de politique monétaire.