L'uranium appauvri, un “métal nucléaire” qui exacerbe les tensions.
Alors que l’OTAN accuse la Russie de vouloir provoquer une guerre nucléaire, c’est le royaume-uni qui livre à l’Ukraine des munitions à l’uranium, au risque d'une escalade du conflit...
L’uranium appauvri : un sujet ancien
L'utilisation de l'uranium appauvri dans les conflits armés remonte à plusieurs décennies et a toujours été un sujet de controverse. Ses conséquences sanitaires et environnementales ont été mises en évidence à plusieurs reprises. Par exemple, lors de la guerre du Golfe en 1991 et de la guerre en Bosnie dans les années 1990, l'usage de munitions à l'uranium appauvri a été associé à des problèmes de santé chez les militaires et les populations locales, tels que le "syndrome du Golfe".
Des retombées environnementales liées aux particules radioactives, comme la contamination des sols et des nappes phréatiques, ont été observées dans des zones telles que le Kosovo et l'Irak.
Un document de l’OTAN en date du 25 août 1992 (Document AC/258-D/425) est explicite à ce sujet :« Un dépôt important de poussière d’uranium, de l’ordre de quelques g/m2, peut avoir un effet toxique sur les plantes et sur le bétail en pâture. Le dépôt d’uranium ’appauvri’ pourrait alors finir par être ingéré par l’homme, si la contamination se met dans la chaîne alimentaire.
L’uranium appauvri est contraire à plusieurs textes internationaux
L'utilisation de l'uranium appauvri est en contradiction avec plusieurs traités internationaux, textes de loi et résolutions :
Selon le Droit International sur le contrôle des armements, les armes à l’uranium « appauvri » sont illégales (Convention de LA HAYE de 1899 et 1907, de GENEVE de 1925 et 1949, Charte de NUREMBERG de 1945, Convention des Nations Unies du 10 octobre 1980 dite « Convention des armes inhumaines ».
La Convention sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi de certaines armes classiques qui peuvent être considérées comme produisant des effets traumatiques excessifs ou comme frappant sans discrimination (Convention CCW).
Résolution du Parlement européen du 22 mai 2008 (2009/C 279 E/18) sur les armes contenant de l'uranium (appauvri) et leurs effets sur la santé humaine et l'environnement.
La résolution de l'Assemblée générale des Nations Unies A/RES/67/36, qui souligne la nécessité de prendre en compte les conséquences humanitaires et environnementales liées à l'utilisation des armes à l'uranium appauvri ;
Le Protocole additionnel I aux Conventions de Genève, qui interdit l'emploi d'armes qui causent des maux superflus ou des souffrances inutiles, ainsi que des atteintes graves et durables à l'environnement.
La contradiction de l'OTAN face à la Russie
L'attitude paradoxale de l'OTAN envers la Russie est mise en évidence par l'accusation portée contre Moscou de vouloir provoquer une guerre nucléaire, alors même que c'est le Royaume-Uni qui livre des munitions à l'uranium appauvri à l'Ukraine.
D'une part, l'OTAN met en avant la menace que représente la Russie pour la sécurité internationale et dénonce son potentiel nucléaire. D'autre part, c’est un pays membre de l'OTAN, le Royaume-Uni, qui fournit à l'Ukraine des munitions contenant de l'uranium appauvri, en dépit des risques sanitaires et environnementaux, ainsi que des violations potentielles des traités internationaux.
Ces actions contribuent à l'escalade du conflit et ne peuvent mener qu’à l’intensification des combats, à des pertes humaines militaires et civiles, et à l’accroissement des tensions géopolitiques au détriment de la coopération et des traités internationaux.