Revirement Monétaire : La Bank of England à l'Aube d'une Baisse des Taux ?
Face à l'incertitude économique et au ralentissement de l'inflation, les marchés s'attendent à une baisse des taux imminente. Conséquences.
En pleine période de ralentissement de l'inflation et de stagnation de la croissance économique, la probabilité d'une baisse des taux par la Bank of England (BOE) gagne en crédibilité.
Il y a de cela une semaine, la banque centrale d'Angleterre envisageait encore une hausse des taux d'intérêt, confrontée à un taux d'inflation jugé préoccupant. Cependant, les dernières données économiques ont révélé un ralentissement de l'inflation plus prononcé que prévu le mois dernier, tandis que l'économie britannique piétine et que le système bancaire fait face à une augmentation des défauts de remboursement de prêts immobiliers.
Face à cette conjoncture, les investisseurs s'attendent désormais à une baisse anticipée des taux par la BOE. La corrélation entre une économie en berne et la diminution de l'inflation est bien connue : une décélération de la croissance économique et une hausse du chômage tendent à réduire l'inflation, conséquence directe d'une baisse de la demande globale et de la pression sur les prix.
La baisse des taux d'intérêt est un levier traditionnellement actionné par les banques centrales pour dynamiser l'économie. En abaissant les taux, elles facilitent l'accès au crédit pour les entreprises et les particuliers, stimulant ainsi l'emprunt et la consommation.
Cette mesure pourrait également alléger la pression sur les ménages détenteurs de prêts immobiliers à taux variable, réduisant le risque de défaut de paiement.
Quel impact sur le marché monétaire et obligataire ?
Dans un contexte où les taux d'intérêt sont attendus à la hausse, les investisseurs sont généralement attirés par la devise du pays concerné, en quête de rendements plus élevés, notamment via les obligations gouvernementales. Cependant, l'anticipation d'une politique monétaire assouplie par la BOE pourrait diminuer l'attrait des obligations nouvellement émises, en raison de taux d'intérêt moins rémunérateurs. Cela pourrait se traduire par une dépréciation de la livre sterling sur le marché des changes.
Inversement, la demande pour les obligations déjà en circulation pourrait s'accroître, poussant leur prix à la hausse. Les obligations, fréquemment utilisées comme garantie dans diverses transactions financières, verraient alors la valeur de leur collatéral augmenter, un avantage notable pour les investisseurs institutionnels.
En somme, la BOE se trouve à la croisée des chemins, devant jongler entre les impératifs de relance économique et les équilibres financiers délicats du marché.